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Pourquoi les Cahiers de prison d’Antonio Gramsci sont-ils si souvent cités et pourtant toujours si peu lus ? La cause est-elle à chercher dans leur caractère fragmenté et volumineux à la fois ? Tient-elle à l’oubli des références qui sont celles de la culture de Gramsci ? Se comprend-elle par le peu de connaissance que nous avons de la vie de cet intellectuel engagé dans les combats de son temps ? S’explique-t-elle par un message philosophique et politique aujourd’hui moins audible ? Peut-être… mais il semble avant tout que l’œuvre majeure de Gramsci pâtisse de la surimposition des interprétations aux dépens de la lecture directe des textes. L’objectif de cette anthologie est de remédier à cette difficulté en permettant une saisie plus facile, plus immédiate et surtout la plus complète de la pensée gramscienne affranchie des gloses qui l’entourent et qui parfois la dénaturent ainsi que des réductions à quelques formules répétées à l’envi.
Antonio Gramsci est un écrivain et théoricien politique italien d’origine albanaise. En 1911, ayant obtenu une bourse, il entame des études de philologie à l’université de Turin. Il fréquente les cercles socialistes dans lesquels se regroupent les émigrants sardes. Au cours de l’été 1913, il adhère à la fédération de la jeunesse du Parti socialiste, puis au Parti socialiste italien l’année suivante. Dès 1914, il écrit dans des revues socialistes comme Il Grido del Popolo. À partir de 1915, il s’investit dans le combat politique au travers de la formation politique des jeunes ouvriers. Il est parmi les plus fervents fondateurs du Parti communiste d’Italie (PCd’I), section italienne de la IIIe internationale. Gramsci devient le Secrétaire général du Parti communiste italien en 1925. Il est élu député de Turin de 1924 à 1926 et crée le quotidien l’Unità. Il est arrêté par les fascistes le 8 novembre 1926 et condamné pour conspiration. En captivité pendant onze années, il écrit ses Carnets de prison. Malade, il meurt quelques jours après être sorti de prison, dans la nuit du 26 au 27 avril 1937. Sa conception de l’hégémonie culturelle comme moyen du maintien de l’État dans une société capitaliste a fait date. Elsa Morante lui rend hommage dans son roman “La Storia”.