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En avril 1901, il se murmure que la peste s’est déclarée à Mingher, une île au large de Rhodes sur la route d’Alexandrie. Deux éminents spécialistes des épidémies sont dépêchés sur place par le sultan Abdülhamid II. La maladie infectieuse est rapidement confirmée mais imposer des mesures sanitaires représente un véritable défi, en particulier lorsqu’elles se heurtent aux croyances religieuses. Dans cette île multiculturelle où musulmans et orthodoxes tentent de cohabiter, la maladie agit comme un accélérateur des tensions communautaires. Et si l’union était rendue possible par la construction d’une identité nationaleAffaiblie par les contagions croissantes mais vive dans ses élans révolutionnaires, Mingher, “perle de la Méditerranée orientale”, va connaître des mois décisifs pour son histoire et voir son destin bouleversé.Avec un talent de conteur hors pair, Orhan Pamuk fait de cette île imaginaire, minutieusement dépeinte, le théâtre d’une grande fresque historique où s’amorce la chute de l’Empire ottoman. Mêlant habilement fiction et réalité, atmosphères funestes et élans amoureux, Les nuits de la peste est un roman grave et tendre qui nous montre comment une situation de crise peut devenir le terreau d’une révolution politique.
Ferit Orhan Pamuk est un écrivain turc. Il étudie l’architecture dans une université stambouliote qu’il abandonne pour suivre une formation de journaliste. Son diplôme obtenu, il s’enferme dans l’appartement familial pour se consacrer à l’écriture. Il rédige des nouvelles dont la première sort en 1979. Le premier roman de Pamuk, “Cevdet Bey et ses fils” (1982), trouve difficilement un éditeur, mais rencontre des critiques favorables lors de sa parution et se voit attribuer plusieurs prix littéraires en Turquie. Invité comme boursier à l’université de Columbia, il passe trois ans à New York entre 1985 et 1988. Pamuk a effectué plusieurs autres longs séjours aux États-Unis en qualité d’auteur invité, notamment à l’université de l’Iowa. Il emploie son temps libre pour conduire ses recherches et écrire son roman “Le Livre noir” (1990). En 1991, Pamuk remporte le prix de la Découverte européenne avec son roman “La Maison du silence”, paru en 1983. En 1995 et en 1998, paraissent ses deux chefs-d’oeuvre “La Vie nouvelle” et “Mon nom est Rouge” Publié en 2002, “Neige” reçoit le prix Médicis étranger en 2005. La même année, Pamuk fait l’objet de menaces et une assignation à comparaître devant les tribunaux, en affirmant l’existence du génocide arménien lors d’un entretien à un journal suisse. Les poursuites sont finalement abandonnées le 22 janvier 2006 sous la pression internationale. En 2006, l’Académie suédoise annonce que le prix Nobel de littérature est décerné à Orhan Pamuk “qui, à la recherche de l’âme mélancolique de sa ville natale, a trouvé de nouvelles images spirituelles pour le combat et l’entrelacement des cultures”. Après deux ans, il publie son roman “Le Musée de l’innocence”. En 2012, La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, lui remet la légion d’honneur. La même année, il reçoit le prix Sonning, la plus grande récompense culturelle au Danemark, attribué par l’université de Copenhague qui distingue un travail en faveur de la culture européenne. En 2014, il publie “Cette chose étrange en moi” et en 2016, “La Femme aux cheveux Roux”.