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Sur une photographie ancienne, il est cet enfant sage et mélancolique, déjà penché sur son livre… “Tout au long de notre vie, écrit François Truffaut, nous devenons des personnes différentes et successives, et c’est ce qui rend tellement étranges les livres de souvenirs. Une personne ultime s’efforce d’unifier tous ces personnages antérieurs.” Depuis sa première lettre de jeune cinéphile à Jean Cocteau, en 1948, jusqu’à sa disparition prématurée en 1984, c’est son goût commun pour la littérature et le cinéma qui traverse cette Correspondance inédite. Truffaut s’y réinvente une famille de cœur auprès de ses écrivains de prédilection (Genet, Cocteau, Audiberti, Louise de Vilmorin), sollicite des figures renommées de l’édition (Jean Cayrol, Marcel Duhamel, Robert Sabatier) et les auteurs qu’il veut adapter à l’écran (Maurice Pons, David Goodis, Ray Bradbury, Henri Pierre Roché, René-Jean Clot…). Ce sont les coulisses de la création, les passions des tournages que l’on découvre ici, mais aussi les remises en question et les zones d’ombre d’un homme pressé, auquel le temps va cruellement manquer… Et c’est à son ami Jean Mambrino, le père jésuite rencontré en 1954 dans le sillage d’André Bazin, que Truffaut adresse ce dernier petit mot, quelques mois à peine avant sa mort : “Bonne année 1984, mon cher Jean. Je remonte la pente, je lis vos poèmes, ils m’aident et vos signes d’amitié me touchent beaucoup, affectueusement vôtre, François.”
François Truffaut est un réalisateur et scénariste de cinéma. Il a également été acteur et avait été préalablement critique de cinéma. Il fait partie du groupe de cinéastes issus des Cahiers du cinéma, qui ont constitué la Nouvelle Vague. Il a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma. Il fait ses études à l’école de la rue Clauzel et au lycée Rollin (actuellement lycée Jacques-Decour), théâtre de ses premiers « 400 coups ». À partir de 1946, ayant quitté l’école, il vit de petits boulots, il fonde un ciné-club en 1947, quelques vols lui valent d’être envoyé à Villejuif dans une « maison de redressement ». Grâce au critique de cinéma André Bazin, François Truffaut est engagé à Travail et Culture. Il rédige ses premiers articles dès 1950. Après s’être engagé dans l’armée, envoyé en Allemagne, il déserte et fait de la prison militaire, puis se fait réformer, toujours grâce à André Bazin. François Truffaut publie des articles pour les Cahiers du cinéma en 1953, réalise l’année suivante Une Visite son premier court-métrage, devient en 1956 assistant du réalisateur Roberto Rossellini. Il réalise Les Mistons en 1957. En 1959, il tourne Les Quatre Cents Coups, qui devient un succès immédiat, ouvrant la porte au mouvement de la Nouvelle Vague et à sa carrière mondiale.
Parmi les nombreux films de Truffaut, on peut détacher la série mettant en scène Antoine Doinel, sous les traits de l’acteur Jean-Pierre Léaud, qui débutera sa carrière d’acteur dans Les Quatre cents coups (1959) à l’âge de quatorze ans, acteur fétiche et « double » de Truffaut. La série se poursuivra avec Antoine et Colette sketch du film L’Amour à vingt ans (1962), puis par Baisers volés (1968) et Domicile conjugal (1970) se terminant par L’Amour en fuite (1978) aux côtés de Claude Jade dans le rôle de Christine, successivement fiancée, épouse, puis femme divorcée de Doinel. Impossible de ne pas évoquer La Chambre verte (1978) dans lequel François Truffaut incarne le rôle principal. La Nuit américaine (1973) a obtenu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1974. Son dernier film, Vivement dimanche ! (1983), avec Fanny Ardant, est un nouveau succès public. Atteint d’une tumeur cérébrale inopérable, il meurt le 21 octobre 1984. François Truffaut a été incinéré au cimetière du Père-Lachaise et ses cendres ont été déposées au cimetière de Montmartre à Paris.