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Un fil se tend entre deux surfaces, tiré à ses extrémités par deux forces opposées, mais égales. Le temps, ici, semble suspendu. Ce fil devient l’incarnation même de l’équilibre, de la tension maîtrisée, figé dans un moment où rien ne bascule — ni vers le haut, ni vers le bas.
Chaque extrémité du fil est tenue, retenue, par un récepteur discret mais déterminant. L’échange est silencieux, sans mouvement apparent, comme si les deux univers se répondaient dans un souffle, dans une immobilité pleine.
Mais au milieu de cette stabilité contrôlée, un seul élément échappe à cette logique : un rond jaune, simple, vibrant, flottant. Il n’est relié à rien. Il ne subit aucune tension. Il dérive, libre, autonome, existant en dehors de cette dualité tendue. Il devient alors le symbole d’un possible affranchissement, d’une vie qui échappe aux cadres et à l’équilibre imposé.
L’œuvre, fidèle à la démarche de l’artiste, nous pousse à ralentir, à contempler. Elle nous parle du temps qui passe sans bruit, du silence qui nous enveloppe, et de la beauté subtile des choses qui ne se disent pas. C’est une vision distanciée, presque cosmique, de notre monde, de son mouvement lent, de son vide habité. Un appel à la réflexion sur notre place, sur notre capacité à tenir — ou à flotter.
Masako Jin, née en 1957 à Nara, au Japon, a été formée sous la direction du maître sculpteur Kanō Enryu, membre de l’atelier de sculpture Homura, de 2011 à 2015. Son apprentissage auprès de ce maître lui a permis de perfectionner son approche multidimensionnelle des formes et des matériaux. En 2013, elle fonde l’atelier de poterie Yamate, où elle développe son propre langage artistique. Son œuvre, au croisement de la sculpture et de la peinture, s’est distinguée à travers de nombreuses expositions au Japon et à l’international, où elle allie modernité et tradition, sans jamais s’éloigner de son essence méditative.