JOCONDE

JOCONDE
Lithographie

500

Joconde, une œuvre de Jean-Pierre Yvaral, est une interprétation moderniste et géométrique du tableau le plus célèbre au monde, la “Mona Lisa” de Léonard de Vinci. Mesurant 65 cm par 89 cm, cette pièce est une sérigraphie numérotée 159 sur 175, qui se distingue par son utilisation audacieuse et calculée des nuances de bleu. Yvaral, figure éminente de l’art optique et cinétique, transforme ici un chef-d’œuvre classique en une composition où le mouvement et la perception sont au cœur de l’expérience visuelle.

Yvaral applique ses principes de l’art optique (Op Art) pour déconstruire et reconfigurer l’image iconique de la “Mona Lisa” en une série de formes géométriques et de motifs linéaires. Le tableau est composé de lignes horizontales et verticales, de grilles et de superpositions subtiles, créant un effet d’oscillation visuelle qui perturbe la perception habituelle. Les nuances de bleu, allant du bleu profond au bleu clair, sont utilisées non seulement pour évoquer l’œuvre originale, mais aussi pour explorer les possibilités de la couleur comme élément dynamique.

La sérigraphie, une technique d’impression que Yvaral maîtrisait parfaitement, permet une reproduction précise et nette de ces lignes et formes géométriques. Les contours flous du visage de la “Mona Lisa” émergent de cette grille, suggérés plus qu’ils ne sont représentés, créant une interaction fascinante entre ce que l’œil perçoit et ce que le cerveau reconstitue. Le visage se décompose et se reconstruit en fonction du point de vue et de la distance du spectateur, une caractéristique emblématique du travail d’Yvaral, où l’image semble constamment évoluer.

Joconde n’est pas simplement une réinterprétation de la “Mona Lisa”, c’est une réflexion sur la nature même de l’image et de la perception. Par l’utilisation de nuances de bleu, une couleur souvent associée à la tranquillité, au rêve et à l’infini, Yvaral ajoute une dimension contemplative et presque méditative à son œuvre. Le bleu, en saturant l’image, efface la chaleur humaine pour laisser place à une figure quasi éthérée, une “Mona Lisa” de l’ère numérique, abstraite et codifiée.

Cette œuvre invite le spectateur à redécouvrir un visage mondialement connu sous un jour nouveau, en jouant sur la mémoire visuelle et l’interprétation personnelle. La fragmentation et la reconstitution perpétuelles de l’image évoquent les concepts de mouvement et de temps, où l’œuvre n’est jamais statique, mais en constante métamorphose, à l’image de notre compréhension de l’art et de la réalité.

En superposant ces grilles de lignes, Yvaral nous force à interroger la substance de l’image : qu’est-ce qui constitue réellement une représentation ? À quel point notre perception est-elle influencée par les formes, les couleurs, et les structures qui la composent ? Joconde est ainsi plus qu’une simple œuvre visuelle, c’est une méditation sur la perception, la mémoire et la transformation, une œuvre qui se situe à la croisée des chemins entre l’art classique et l’art contemporain.

En somme, Joconde est une exploration visuelle qui transcende les époques et les styles, un hommage à l’iconicité tout en remettant en question les conventions de la représentation. C’est une œuvre qui pousse le spectateur à voir au-delà des apparences, à embrasser le changement et la fluidité de la perception humaine.

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